ARCAO
Poème 1
De l’une, l’autre
D’une lâcheté
Comme une lumière se meurt
Des éventualités
A l’ombrage de nos sourcils
En ce lieu subalterne
Longtemps nous marchions
Jusqu’à percevoir
L’herbe s’éclaircir
Notre peau de lune
Perdue des sables
Ne connaissait que trop luire
De ses amours illusoires et impassibles
… La la, la la la …
… La la, la la la …
En nos poitrines amoureuses
L’oiseau en dérive
Au bec fol
S’éparpille
Ceux-là
Tuèrent
Dont l’histoire est crime
La nôtre
Toujours
En ciel
Arcs
En nos poitrines amoureuses
L’oiseau en dérive
Au bec fol
S’éparpille
Des fleurs
Mon ange pâle
Ma lassitude
La sève étale
Comme l’encens
Perdirent l’âme
Poème 2
Allée de jasmins fleuris
Silhouettes silencieuses au loin qui prient
Colonnade circulaire entourant une âme aimable
Sièges et tables en bois
Accueillant un brouhaha festif
Mur d'entour gravé d'amour semé d'un parfum de roses anciennes
Mémoire humée, saluée, sourie
Taille majestueuse et vaillante
Visage jeune
Chevelure ruisselante et blanche
D'une multitude de temps vieille
Sourire amer
Mains tendues
Présages d'une offrande
Cœur immaculé reproduisant sans cesse la vérité épurée
Chats dansant, sautillant, autour d'un bassin d'eau argentine
Voleur aveugle, voleur d'âme, voleur ensorcelé
Eternellement, aux deux mondes, en son ombre enchaîné
Ancré aux pierres de lave
Grenats des profondeurs du sang des astres leurrés
Amarré aux mémoires innocentes et belles de nos souvenirs aimés
Jour heureux et calme imprégné d'une assemblée de solitudes
Flambée solaire du crépuscule
Fracas lumineux des étoiles au silence acquises
Indéfiniment
Imperceptiblement
Soir
Qui tombe
Poème 3
Maraude éphémère d'entre-temps
Vers une éclipse halée, sans au-delà
La revoir une énième fois
Estimer ses regards et ses paroles
Ni saisir ni répondre au non-inutile
S'interdire l'adieu
Tel un esclave
A un salut perpétuel se soumettre asservi
Captive d'une vie sans vie
Bercée dans l'abîme de la mort non avenue, inanimée déjà
Souffles épuisés parmi les lames écartelées et vivaces de venins acides
Couche tendue à l'infini conviant admirablement la douleur
Chevelures d'anges hébétés à l'impossible vaillance éveillées
Orfèvre de vie mimant l'impossible imposture
Brûlots de volcan s'affalant parmi la lave incandescente des hypocrisies
Mais des délicatesses
Graines de mensonge à soi-même ironisé
Silhouette pétrifiée parmi les brisures d'un miroir aux reflets d'un regard fugitif
Ombre absolue entourant le halo éteint de l'acuité
De l'abandon se défendre
Seule complainte souveraine
Adieu, naïvetés lumineuses, charpente de l'humanité
Adieu, tendresses chéries, pétries de l'amour interminablement indigène
La vouloir
La revoir
La regarder
La contempler
Couverte des feuillets d'un linceul inaltéré
Gravé d'éclats inachevés de verbes divagants
Parenthèses innocentes, abîmées par un dernier espoir tangué et souillé
Comme pour se souvenir des oublis dont nous ne saurions nous souvenir
Impossible retour des sourires amènes
Signaux éthérés de cette politesse vertigineuse
Vers laquelle l'humanité bonne se courbe
Brouillard évanoui de nos regards compères
Fleur suintante du matin se prosternant vers l'éblouissement d'un soleil levant
De ses larmes, as-tu recueilli le sel ?
Et le chagrin, de ses solitudes ?
Qu'en as-tu fait ?
Oserais-tu encore la vie ?
Demeure l'étroit scintillement de son regard éteint parmi les lointaines étoiles atrophiées
Car une ardente larme d'aube lui leste la réminiscence à jamais fuie